Les reliques

« Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même : en effet, c’est Lui qui, par la force de sa grâce, donne à des êtres fragiles le courage d’être ses témoins devant le monde. En nous invitant à vénérer les restes mortels des martyrs et des saints, l’Eglise n’oublie pas qu’il s’agit certes de pauvres ossements humains, mais d’ossements qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance transcendante de Dieu. Les reliques des saints sont des traces de la présence invisible mais réelle qui illumine les ténèbres du monde, manifestant que le règne de Dieu est au-dedans de nous. Elles crient avec nous et pour nous : « Maranatha » – « Viens Seigneur Jésus ». »

Benoit XVI aux jeunes de Cologne, JMJ août 2005

Pourquoi garder des reliques chrétiennes ?

En latin, « reliquiae » signifie « reste ». Ce sont soit des parties du corps d’un saint ou d’un martyr, ou bien des objets lui ayant appartenu.

Depuis les débuts du christianisme. D’ailleurs dans l’évangile, toucher les habits de Jésus suffisait à guérir de maladies. La pratique de la dévotion aux reliques dès le début du christianisme continue aujourd’hui ; La vénération des reliques est reconnue comme un acte de piété : nous prions devant le corps d’une personne dont la vie a été un modèle et dont le corps a été rempli de l’Esprit-Saint.

La vénération est celle d’une personne chrétienne ayant existé. On ne vénère pas un symbole, aussi beau soit-il. De plus elle montre l’attachement de l’Eglise à l’unité de l’homme, appelé à devenir « le temple de l’Esprit ». Le catéchisme de l’Eglise catholique affirme en son numéro 364 :

« Le corps de l’homme participe à la dignité de l’ » image de Dieu  » : il est corps humain précisément parce qu’il est animé par l’âme spirituelle, et c’est la personne humaine toute entière qui est destinée à devenir, dans le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit (cf. 1 Co 6, 19-20 ; 15, 44-45) :

Corps et âme, mais vraiment un, l’homme, dans sa condition corporelle, rassemble en lui-même les éléments du monde matériel qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur. Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle. Mais au contraire il doit estimer et respecter son corps qui a été créé par Dieu et qui doit ressusciter au dernier jour (GS 14, § 1). »

Parce que nous vénérons la présence de Dieu dans une personne, nous honorons le lieu où Dieu s’est rendu présent. Le culte des reliques n’est pas magique, mais à travers la vie d’un saint nous honorons la présence de Dieu en l’homme. A travers la sainteté, l’Eglise nous donne en exemple la vie d’une personne qui a vécu avec le Christ. En présence des reliques, nous pouvons évoquer plus facilement la condition humaine du saint. C’est avec leur corps que les saints ont agi, pensé, prié, travaillé, souffert et fait l’expérience de la mort. Or ces signes si ténus et presque dérisoires, voici que Dieu veut parfois s’en servir pour manifester sa Présence et faire éclater sa Puissance et sa Gloire, car c’est Lui qui agit à travers ces signes.

Saint Thomas d’Aquin répond dans la Somme Théologique : « Nous honorons les reliques des martyrs et des saints, afin d’adorer Celui dont ils sont les martyrs et les saints. »

En résumé, nous venons vénérer les reliques :

  • Pour rendre grâce de ce que l’Esprit Saint a fait de beau dans la vie d’un saint et qui a illuminé toute l’Eglise.
  • Pour demander au saint la grâce de croire que l’Esprit Saint est notre force pour aimer et servir Dieu.

Les reliques sont répertoriées par «classes» :

Les reliques de "première classe"

Ce sont les corps des saints ou les fragments importants de ces corps (crâne – on parle du chef –, ossements entiers).

Les reliques
de "deuxième classe"

(ex ossibus) sont les fragments d’os, les parcelles des cendres funéraires, les cheveux, ou encore les objets qui ont appartenu aux saints – comme leurs vêtements – ou enfin les instruments mêmes de leur martyre.

Les reliques
de "troisième classe"

(ex indumentis) sont des objets qu’on a mis en contact avec le corps du saint, son tombeau ou sa châsse.

La vénération des saintes reliques appartient au culte de « dulie » – ce n’est pas un culte d’adoration mais de vénération, l’adoration n’étant due qu’à Dieu seul – , mais c’est en outre un culte que l’on dit « relatif », parce que, à travers la relique, il s’adresse en réalité à la personne du Saint, et non à l’objet lui-même.

Source : infocatho